Born to be Plouc Parce que nous le valons bien !

lundi 9 septembre 2013

Le chevesne, black-bass du pauvre, poisson de Keuplou !

On le voit rarement imprimé sur un sweet-capuche, sur le poitrail altier des hype-fashion streetfishers, hommes-sandwich de la pêche moderne. On y voit plus souvent la représentation d'un black-bass jaillissant des eaux, cambrure sexy en diable, avec le plus souvent à ses côtés un slogan en anglais (c'est comme le latin des curés, ça en impose) ou le logo d'une marque dont tout pêcheur moderne et responsable se doit d'avoir au moins 10 exemplaires dans sa boîte à pêche ...

Je sais pêcher le bass, c'est écrit sur mon TShirt, me manque plus que le sweat-capuche !!






En compétition, il est même rarement comptabilisé, sauf en street fishing, tellement l'intérêt suscité par le chevesne, membre surdensitaire de la classe ouvrière aquatique, est mince ! Comme s'il était trop facile à prendre. Et pourtant... 

On s'imagine que, sous prétexte que l'on voit souvent quantité de chevesnes dans nos eaux, ça signifie qu'il est facile à prendre. Que nenni et ceux qui le pêchent souvent le savent bien, c'est un sérieux client, surtout les plus gros d'entre eux, véritables allumeuses de cours d'écoles, qui se jettent goulûment vers nos leurres ou nos sedges... pour au dernier moment les snober et repartir se poster dans le courant en tortillant bien du cul pour vous énerver davantage. 

Allégorie de la pêche du chevesne à la Groseille

Bien sûr, en période de disette halieutique, c'est à dire en période estivale où les poissons "nobles" sont inactifs, nombreux sont ceux qui s’encanaillent à la Mushi, Woodloose et autres poppers voires à la mûre pour les plus ruraux d'entre eux, et partent pêcher ce poisson insignifiant, sans maille et sans intérêt. Certains osent même perdre leur temps à poster ces poissons improbables dans la rubrique "Résultats du jour" des forums de pêche ayant pignon sur rue et pourtant connus pour leur sérieux ! Tout va à Vau l'eau, ma pauvre Dame !

Le chevesne, c'est la pêche à papa, ça vaut guère mieux qu'un rotengle dans l'échelle de valeur achigane, c'est dire... 

Et pourtant, le chevesne est un poisson qui m'a toujours attiré, irrésistiblement. En même temps, je suis un paysan qui s'assume, alors ça aide ^^ . Que ce soit à la mouche ou aux leurres, j'avoue même me programmer des sorties uniquement dédiées à la pêche de ce poisson de plouc. Oh, les bredouilles ne sont pas rares avec cette engeance à la con, mais parfois, quand on trouve par erreur le bon pattern de saison, ça rigole...





 


 

 


Bon, je vous laisse, je vais ramasser des mûres...




lundi 26 août 2013

Un Keuplou à Paris

Un Keuplou à Paris




Bon, pas d'énervement, nul besoin de trépigner d'impatience en ouvrant cet article : je n'ai pêché que 15 minutes à Paris !

Mission quand même accomplie, je voulais dédouiller sur les rives de la capitale, sur les terres annexées par French Touch Fishing depuis trop longtemps, il fallait rendre à KTF (Keuplou Touch Fishing) ce qui lui revient désormais de droit car le mouvement initié par une poignée de ploucs acariâtres et anti-tout de l'ouest de la France est en train de supplanter l'ancien et désuet mouvement :






Vendredi donc, jour de mon arrivée à la Kapital, le soleil plombe les eaux presque claires de la Seine (si, si), le courant m'a l'air tranquille, ma canne à pêche (PetM Redoutable UL en 1m50) dans mon sac à dos au cas où, j'arrive donc à convaincre femme et enfant de l'immanquable opportunité qui s'offre au keuplou que je suis de remplir sa mission. Je m'octroie donc 15 minutes de pêche, sur l’Île Saint Louis, s'il vous plait, l'endroit où l'immobilier est le plus cher de France. Je descends sur les quais, et avise le pont Louis-Philippe, qui relie l’Île St Louis au quai de l'Hôtel de Ville, juste en dessous de Notre-Dame.

J'enfile un inévitable grass minnow 1,5' sur une tp daiwa rockfishing, je balance au pied le la pile de pont mais j'ai du mal à l'atteindre, monté trop léger et le courant plus fort que mes yeux l'avaient prévus... en même temps, c'est la Seine, pas la Sèvre.
Je me ravise et révise donc le montage avec une TP KFT de 5g, limite de rupture pour ma UL. Ça balance d'un coup super mieux à l'aplomb de la pile du pont. premier lancé, rien. Deuxième lancé, une tape, je ramène encore sur 10 m et re-tape, je twich un peu plus fort pour l'énerver un peu et bing, pendu !

Je ramène en serrant mes fesses potelées, la hauteur de berge est quand même conséquente mais ça ne m'a pas l'air bien lourd au bout, ma PetM UL devrait pouvoir s'en sortir et pan,  au sec la drôlesse :) photo souvenir, contrat rempli  :


On aperçoit l’Île de la Cité derrière moi à gauche et le toit de l'Hôtel de Ville de Paris sous ma canne...

Ragaillardi par cette prise rapide, je relance et même endroit...et laisse un montage au fond. L'endroit est tapissé de gros cailloux, mon montage lourd ne fait pas un pli dès que je lambine trop dans le retrieve  under the bridge.

Je refais un montage et rebalance, et bing pendu, une :pcom:du même calibre et cette fois suivie par 7 ou 8 de ses congénères, beaucoup plus dodues qu'elle. Elle se décroche au moment de la dropper, merde, j'ai peur qu'elle me casse mon coup. Je relance donc aussitôt et à peine deux ou trois twichs, pan, une plus grosse châtaigne cette fois-ci, c'est plus lourd, je ramène fébrilement et découvre une belle perche que je m'empresse de diriger vers des escaliers descendant sur la Seine. Je l’attrape enfin, photo souvenir :



Bon, le temps qui m'était imparti est écoulé, on prévoit une autre sortie le dimanche (hier donc) mais la pluie incessante de la journée d'hier sur Paris a fait tombé à l'eau la partie de pêche...  un peu dégoutté mais je reviendrai !





Mais pour la peine, je vais vous faire une petite visite guidée du canal St-Martin, super intéressante cette petite croisière et fort instructive !

Moment culturel  :)

On prend le bateau sur le Canal de L'ourcq, dans le bassin de la Villette, au niveau de la confluence avec le canal St-Denis.

Puis on descend vers Paris, direction le Musée d'Orsay. Pour la petite histoire, c'est Napoléon qui décide de construire le canal st-martin pour remédier à l'approvisionnement en eau potable de la ville de Paris. Et oui, jusqu'alors, les parisiens sont rationnés en consommation d'eau "potable" à 1l d'eau par jour et par personne. Ce n'est qu'en 1824 que le canal sera inauguré par Charles X.

La capitale est désormais bien approvisionnée en eau potable et sous Napoléon III, les douanes sévissent lourdement autour du canal en raison des fortes taxes à payer pour le commerce du vin, fort bu à cette époque.  Les contrebandiers sont légions et beaucoup de vin est acheté par le parisien sous le manteau.

C'est d'ailleurs de cette époque qu'est née l'expression "mettre de l'eau dans son vin" car grâce au canal St Martin, tout les parisiens pouvaient avoir de l'eau facilement et pas chère, mais le vin devenu quant à lui trop cher en raison des taxes était alors un produit de luxe : on mettait alors de l'eau dans son vin pour rallonger la ration quotidienne.

Une autre expression est née à cette époque. Le vin étant devenu trop cher en France, on le faisait venir d’Italie où il était moins cher. Le vin italien le plus consommé était le Piccolo (qu'on a ensuite cultivé pendant longtemps fin XIXe siècle sur Cergy avec l'encépagement produisant ce vin italien, même si le climat n'a rien à voir ...) qui comme son nom l'indique était un petit vin sucré ... d'où l'expression désormais coutumière : picoler  ! ;)

Bref, il faut savoir qu'entre le bassin de la Villette et l'embouchure du canal sur la Seine, il y a 27 m de dénivelé : il faut donc pas mal d'écluses sur le canal pour descendre cette "pente". Il y en a donc 6 ou 7 au total, toujours pittoresque à traverser :)

A la sortie du bassin de la Villette, on entre vraiment dans le canal St Martin. Ici, c'est là que les mecs de FTF donnent toutes les semaines des cours de pêche gratuit aux gamins...



Le quai de Jemmapes est sur la gauche, le quai de Valmy sur la droite. c'est là aussi que les tentes des sans abris étaient "plantées" pendant la révolte des "Gueux", en 2006 je crois ...

Au loin, on aperçoit l'écluse des morts, en référence au tristement célèbre gibet de Montfaucon, tout proche (il n'en reste rien aujourd'hui). C'est à ce gibet que failli être pendu François Villon, avant que le roi de l'époque, Louis XI, ne lise ses poèmes écrits en prison en attendant son exécution avec ses compagnons Coquillards d'infortune. Impressionné par sa plume, il le graciera et l’excommuniera en Italie au lieu de le pendre.

Au passage, le gibet de Montfaucon était un lieu à part :)
Construit vers la fin du XIIIè siècle, on pouvait y pendre une cinquantaine de personnes d'un coup, qu'on laissait pendant trois semaines : des archers montaient la garde pour que les familles ne puissent pas récupérer les corps et leur offrir une sépulture décente. Les scientifiques de l'époque convoitaient également beaucoup les cadavres des pendus pour étudier l'anatomie, mais la Faculté des Sciences n'avait droit qu'à deux cadavres par an pour les autopsies. Après ces trois semaines d’exhibition, les corps étaient jetés dans une cave sous le gibet, d'où les odeurs nauséabondes dans le quartier à l'époque. Ce n'est que sous Louis XIII et avec la construction de l’Hôpital St Louis, à côté du gibet, que le responsable de l'Hôpital demandera à Louis XIII de démolir le gibet car les odeurs et les miasmes n'étaient pas propices au bon rétablissement des malades. Pour en finir avec Montfaucon, sachez que seuls les hommes y étaient pendus, les femmes étaient quant à elles enterrées vivantes, car on considérait la pendaison comme une sentence trop violente pour leur sensibilité.

Enfin, continuons notre ballade le long du canal avec l'arrivée sur l'écluse des Récollets (je crois), fort jolie :
























C'est à cette écluse que l'on trouve le fameux Hôtel du Nord, du film de Marcel Carné.

















La façade est telle qu'elle était à l’époque. Et voici le fameux pont au pied duquel Arletty balançait à Louis Jouvet son fameux "Athmosphère, ..."





D'ailleurs, pour la petite histoire, le film n'a pas été tourné ici, le décor a été entièrement reconstitué dans les studios de Billancourt.










Bref, ensuite, on continue la balade en entrant dans la partie souterraine du canal St Martin, sur plus de 2 km. Cela donne des images vraiment splendides :



Des puits de lumière parsèment le cheminement, c'est magnifique :




Puis, après être passé sous la place de la Bastille, on sort sur le bassin de l'Arsenal, dernier bassin avant l'entrée en Seine :





Et voilà, la ballade culturelle et fluviale se termine, un petit repos dans le jardin des Tuileries s'impose :

lundi 6 mai 2013

Allez, c'est reparti pour une saison (en enfer ?) ...

Comme je n'ai pas posté grand chose depuis un certain temps, je prends mon clavier à deux mains pour poster quelques poissons pris en ce début de saison frémissant...

En espérant que cette année soit meilleure que l'an passé.

Je précise que le sandre a été fait sur la Sèvre Niortaise en bordure, à un endroit où il n'aurait pas du être, en tous cas pas vraiment, il est un peu charbonnier mais je n'ai pas insisté sur le coin ;) .







jeudi 7 février 2013

L'écailleur est dans la glace

Et voilà ! 
On y est !
Les deux pieds dedans !

C'est la fermeture !



Y'a même rien à la télé !

On le savait bien pourtant, ça revient tous les ans et souvent à la même période en plus ! Mais bon, y'a rien à faire, on n'arrive pas à s'y faire, et on la prend toujours en pleine gueule comme une porte trop lourde dans un pif trop distrait. 

Oui, je sais bien, c'est pas le souci, on va entamer sur les forums de pêche les éternels débats de fermeture, se prendre la gueule avec 5 ou 6 boulards, se faire un ou deux amis, nan, on s'occupe intelligemment, c'est pas le problème. 


Mais y manque un truc quand même, un truc bien dur qu'on tient bien serré au bout de ses petits doigts, et qu'on agite frénétiquement au bord de l'eau. Et quand on a un peu de chance, on finit avec les doigts qui puent en rentrant à la maison. Le bonheur, quoi ^^


Alors cette petite mort halieutique, il y a plusieurs manières de l'occuper en attendant mars et son terrible cortège de salmonidés enfarinées au milieu des hordes de cueilleurs avinés sponsos Gévéor et Joli Grain.


Gamay, c'est mon produit de beauté !
Ticket d'entrée du plan d'eau de Cherveux

Rien que d'y penser, ça me donne des nausées de voir à quel point nos rivières de 1ère catégorie sont à ce point mises sous perfusion en balançant chaque année des tonnes d'arc-en-ciel en mars pour voir crever le peu qui aura échappé au carnage de la fête à neuneu de l'ouverture dans le maigre filet d'eau qu'il restera dans le lit de la rivière en juillet ou encore bouffé par les hérons... triste faim ! 


Mais n'y pensons pas, tout ceci n'est que bavardages d'écolos anti-tout, bien content de manger son maïs dans ses délicieuses salades estivales.






Heureusement que la bassine du Plan d'eau de Cherveux est là pour donner un peu plus de sportivité à cet art si délicat et raffiné qu'est la traque de la truite à la teigne sous un discret bouchon de 50 g orange fluo au bout d'une canne approximative tenue pas un fier athlète en treillis camouflage et à l'hygiène toute aussi approximative que sa gaule ! 



T'es un champion, Raymond !
Ces marquis de la dalle en pente veulent leur quota de filets avant 10h du matin pour pouvoir aller les ranger discrètement dans le coffre du C15 avant de repartir pour six autres congénères à l'avenir teinté de beurre blanc. C'est pour ces éviers-là qu'on maintient encore sous perfusion les parcours de 1ère catégorie et ces bassines moribondes qui mériteraient un autre sort. Sans parler de ceux qui viennent matraquer les sandres à l'ouverture de la truite sur ce même plan d'eau de 1ère catégorie... On est prêt à toutes les aberrations pour vendre des cartes de pêche ! Il faut plaire à son public, à tout son public... C'est comme à un repas de famille, y'a toujours un tonton chiant toujours bourré qu'on pose dans un coin de table, qui fait chier tout le monde, mais comme c'est lui qui emmène le mouton pour le méchoui... on fait avec !


Bref, moi, pendant ce temps-là, ce temps de vaches maigres piscicole, je prépare et j’affûte mes streamers pour me faire ma fête à neuneu à moi, le 9 mars prochain, sur un parcours NoKill du département. J'y croiserai peu de gêneurs, point de tonton de coin de table, à la limite deux ou trois potes venus eux aussi se réfugier sur cet ilot de fortune, ce havre de tranquillité, ce guingamp de douceur. 

Merci donc à l'AAPPMA du coin de nous offrir cela ce jour-là, véritable panthéon des derniers hommes de bonne volonté. Aux grands hommes la patrie reconnaissante !

Merci aussi aux shadoks de la gestion halieutique de continuer à offrir aux "tontons de coin de table" leurs bouffeuses de pelets printanières car sans eux, je n'aurais ma tranquillité désormais coutumière de l'ouverture de la truite.


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